Comme tous les outils tranchants, le ciseau figure la principe cosmique actif (mâle), pénétrant, modifiant le principe passif (femelle).
Ainsi le ciseau du sculpteur modifie-t-il la pierre.
Ce symbolisme a été utilisé dans les initiations de métier et sa trace subsiste dans la Maçonnerie.
Le ciseau est l’éclair, agent de la Volonté céleste pénétrant la matière ; il est le rayon intellectuel pénétrant l’individualité. Il est la force qui tranche, qui découpe, sépare, distingue, première opération de l’esprit, qui ne juge qu’après avoir opposé.
La modification de la matière brute par le ciseau (et le maillet) est cependant considérée par Tchouang-tseu comme le symbole des atteintes illégitimes à la spontanéité, des interventions abusives de l’homme dans les lois naturelles de la vie.
Les ciseaux étaient un attribut d’Atropos, l’une des Parques chargées de couper le fil des jours : symbole de la possibilité d’une fin soudaine et du fait que la vie dépend des dieux.